- un groupe de collègues majoritaire applique les directives de manière globale et ne se sent pas concerné ;
- un groupe de trois collègues ( Histoire-Géo, SEGPA et SVT) ont participé aux trois journées de formation rémunérées lors des Vacances de la Toussaint ;
- un groupe de collègues syndiqués dont trois seulement sont "actifs" ( EPS , Lettres , moi) refusent le principe de la réforme, la mise en place des EPI et AP cette année scolaire, les réunions au collège concernant la réforme .... pour l'instant ;
- un groupe de collègues syndiqués dont les représentants ne sont pas actifs au sein de l'établissement ne se sont pas encore prononcés car ne communiquent pas et n'assistent pas aux réunions syndicales.
Deux collègues ayant assisté aux formations durant les vacances de la Toussaint sont volontaires et participent à trois projets pro-réforme cette année scolaire 2015-2016 :
- un EPI Littérature de l'Antiquité autour de la notion du héros mené par la collègue d'Histoire-Géographie sur une classe de 6ème,
- une classe de 6ème spécialité Neurosciences dans laquelle les collègues qui ont la classe leur "apprennent à apprendre",
- un EPI Littérature/Latin sur Plaute en 4ème.
Voilà ce qui a été nommé dans le cadre de la réforme.
Les problèmes, dans le désordre, et des interrogations, dans le désordre :
- Beaucoup d'autres projets sont du même ordre que les EPI, mais ne sont pas (encore?) mentionnés EPI et sont confus. On ne sait jamais dans quel but et selon quelles directives ou modalités ils sont organisés. Le terrain a bien été préparé pour organiser ce flou et cette confusion : quels projets interdisciplinaires sont réalisés dans le cadre de l'épreuve d'Histoire des Arts et lesquels sont des EPI déguisés ? Quels enseignants sont rémunérés pour cela et lesquels ne le sont pas ?
- Quelle est le but de cette classe Neurosciences ? Comment s'organise ce fonctionnement ? Quels enseignants sont rémunérés pour les réunions qu'ils font pour le fonctionnement de ce projet? Quels enseignants ne sont pas rémunérés? Les enseignants font ce travail sur leurs 18heures pour l'instant. Combien de temps leur reste-il pour enseigner leur matière? Peut-on considérer qu'il s'agit d'une charge de travail supplémentaire qui devrait être rémunérée en heure supplémentaire? Le projet pédagogique est-il pertinent ? Visiblement, il s'agit de beaucoup de théories scientifiques transmises à des élèves déjà en difficulté face à l'apprentissage : rien de concret n'est mis en place. Quel est l'intérêt ?
- Quelles différences arrive-t-on encore à faire, nous enseignants, entre l'avalanche de modules qui existent et sont proposés?( projets Parcours culturels, Histoire des Arts, Neurosciences, EPI, Groupes de besoins, Groupes français-mathématiques, .... Et j'en passe, et j'en oublie. ) Quand reviendrons-nous aux fondamentaux ? Pour que les élèves puissent bénéficier d'un enseignement correct, essentiel, de base ? Comment faire la différence entre les modules qui entrent dans le cadre des missions de l'enseignants, qu'on se doit de réaliser et que peut-on refuser, à présent que notre statut et le métier change? Comment savoir qui fait quoi ? Qui est qualifié pour faire quoi ? Comment ne pas creuser les différences de fonctionnement et de rémunération au sein de l'établissement, et d'un établissement à l'autre? Comment éviter cette guerre entre collègues qui se battent déjà pour les heures supplémentaires, pour toucher l'argent des enveloppes prévues pour les EPI, pour devenir l'enseignant qui formera les autres à la réforme et qui créera des différences de statut d'un collègue à l'autre au sein du collège ?
Plus concrètement pour moi, professeur de Lettres, voici ce que j'ai refusé :
1) la direction de l'EPI autour du théâtre de Plaute en 4ème (je précise que le thème a été choisi par la chef d'établissement et m'a été proposé par elle) ,
2) l'EPI Littérature de l'Antiquité (avec L'Odyssée comme support) en collaboration (plutôt sous la direction) de la collègue d'Histoire-Géographie qui est pro-réforme et s'est formée à la Toussaint (EPI qui m'a été proposé par la collègue elle-même).
Voici pourquoi j'ai refusé (outre le fait que je sois contre la réforme):
- Plaute n'est pas au programme de français en quatrième,
- c'est un auteur qui relève de l'enseignement de ma collègue de latin à qui je ne prendrai pas son enseignement afin de défendre la place du latin au collège,
- je refuse d'étudier L'Odyssée sous la direction de ma collègue d'Histoire-Géographie car elle veut l'étudier de manière littéraire : ce n'est pas son rôle.
Académie de Nancy-Metz