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Combattre la réforme : témoignage 4

"Cher(e)s Camarades,
Voici l'action TohuBahut en Dordogne (24) contre la réforme du Collège..."

Réunion lundi à 12 h 30 en salle des profs lundi 23 avant le conseil pédagogique ! prévoir d'être présents à 17 h pour le conseil pédagogique...

  • Rétention des notes : les communiquer sur papier ou par courriel à l'administration si problème particulier (RV avec les parents pour élèves en grande difficulté uniquement)
  • Compte rendu CA collège sur Réforme du collège

Madame R*** donne à l’assistance un document expliquant pourquoi un ensemble de professeurs de plus en plus nombreux s'érige contre la réforme du collège. Elle précise que pour cela, ces enseignants pratiquent la rétention administrative des notes.
Elle ajoute que le nombre habituel de contrôles est respecté, que les enseignants soulignent que cela ne mettra pas en difficulté les élèves, qui reçoivent évidemment leurs notes. Les notes sont tenues à la disposition de l'administration, de la vie scolaire, des parents. C'est le rectorat, notamment, et le ministère, qui sont visés par cette action des enseignants.
Madame R***  précise que les collègues de la Cité scolaire pratiquant cette rétention des notes sont actuellement 53. Le collège, mais aussi le lycée et les classes préparatoires sont concernés.
Madame R*** rappelle que la FCPE a demandé en juin dernier un éclaircissement sur la réforme, et qu'une réunion mobilisant des enseignants de Bertran de Born, mais aussi d'autres établissements de Périgueux, a réuni une vingtaine de personnes. Elle regrette de n’avoir pu s’adresser aussi à la PEEP et assure que les enseignants sont à la disposition de la PEEP également, si l’association souhaitait des informations concernant la réforme des collèges.
Elle rappelle enfin que des appréciations détaillées permettront sans problème de comprendre sur un bulletin quel est le profil de l'élève concerné, et qu’à B. de Born, la moyenne générale a été supprimée du bulletin depuis déjà deux ans, car les élèves y attachaient trop d’importance...
Monsieur L*** intervient alors et déclare qu’il veut corriger des inexactitudes sur le courrier distribué par madame R***.
- Il affirme qu'il y aura bien du grec en 3ème l’an prochain.
- Quant à la disparition du latin et de l'occitan, non, ils ne disparaîtront pas à B. de Born.
- L’Euro, en revanche, disparaît !
- Il souligne qu'il n'y pas de lien entre la disparition des groupes de langues et la réforme du collège
- L’accompagnement éducatif a déjà disparu cette année.
- Le Club théâtre en 6ème disparaît  aussi (dispositif de l’accompagnement éducatif)
- En revanche, l’atelier théâtre 5ème, 4ème, 3ème  a bien lieu comme d’habitude ainsi que l'atelier cinéma
- Madame M***, enseignante, souligne que l’atelier cinéma est maintenu cette année car les deux enseignants concernés ont accepté de faire du bénévolat.
Monsieur L*** corrige, disant que ces deux professeurs seront rémunérés.
Madame M*** précise qu’en effet, ils le seront un peu, mais que cela a été décidé a posteriori et que cette rémunération n'a rien à voir avec l'accompagnement éducatif
Monsieur L*** dit que la rétention des notes pénalise les élèves. L’administration ou les CPE rencontrent les familles, et les notes, sur lesquelles ils s’appuient d’habitude, manquent.
Pour Monsieur L*** encore, distinguer les Terminales des autres divisions et accepter de noter cette seule division, n'a aucun sens.
Dernier point, Monsieur L*** tient à rappeler que la réforme s'appliquera de fait en 2016, ici comme ailleurs.
Cette action de rétention administrative des notes est donc qualifiée d’  « illusoire et tardive ».
Monsieur L*** conclut qu’on peut ne pas adhérer, mais que c'est un Etat de droit ; il nous appartient donc en tant que fonctionnaire de faire fonctionner l’établissement aussi bien que possible : « réforme adoptée par un gouvernement légitime ».
Madame C***, parent, déclare qu'on entend de tout sur la réforme et qu'il est difficile pour les parents de se faire une opinion.
Madame R*** répond à Monsieur L***.
- Concernant le grec, elle est ravie de cette nouvelle ; elle s’inquiète en revanche du nombre d’heures.
- Pour le latin, certes il ne disparaît pas à B. de Born, mais la lettre aux parents stipulait « disparition ou réduction », or la réduction des horaires s’appliquera bel et bien. Plus qu’1 heure en 5ème et non 2, et 2h en 4ème et 3ème et non plus 3.
- Madame R*** formule ses inquiétudes sur la pérennité des langues anciennes, de l’occitan… qui ne seront pas anéantis tant que nous aurons des chefs d’établissement bienveillants à leur égard. Mais elle s’inquiète : qu’en sera-t-il quand Messieurs L*** et V*** s’en iront ? La précarité et la fragilité des options sont réelles, conclut-elle.
- Madame R*** souligne également que les 20% d’heures laissées à l’initiative des chefs d’établissement sont un réel danger si le chef d’établissement est en conflit avec les enseignants. Elle s’inquiète du fait que cela va générer des rivalités entre les enseignants.

Monsieur  L*** précise que ce ne sera pas arbitraire, mais que le C.A. aura un pouvoir de décision. Il y aura débat dans les établissements, ajoute-t-il.

Conseil pédagogique du 23/11/15 :
Monsieur  L*** dit bien que ce sera lui et Monsieur V*** qui conduiront cette réforme, et non l'IPR formateur qui sera là.
Monsieur L*** demande à Monsieur  L*** si la réforme va vers un mieux pour l'élève. Monsieur  L*** « l’espère »…
Monsieur L*** s’interroge : « est-ce bien une réforme au service du pédagogique ou est-elle au service du financier ? »
Madame R*** précise qu’il est illusoire et ridicule de dire que tout va mal pour l’instant au collège, alors qu’avec cette réforme tout ira mieux : si on avait une recette miracle, pourquoi l’avoir cachée jusque-là ?
Monsieur R*** intervient alors en prenant les parents d'élèves à témoin. Il déclare que le ministère ne nous écoute pas et n'a pas dialogué. Nous ne sommes pas forcément contre un travail interdisciplinaire, que nous pratiquons déjà, mais contre sa mise en forme. La présentation de la réforme est aussi détestable, voire plus, que le fond. De plus, un vote a eu lieu au lendemain d’une grève suivie.

Les enseignants déplorent que la grève ne soit pas très efficace ni crédible ; c’est donc pour cela qu’ils ont opté pour la rétention des notes.
Madame C*** dit alors que les élèves attendent les notes.
Monsieur  L*** rappelle que selon lui, cette action des notes n'est pas appropriée.
Madame R*** indique que les professeurs sont comme chaque année en contact avec les parents qu’ils appellent si besoin, et qu’à l’occasion des réunions parents professeurs, des enseignants ont expliqué la rétention administrative des notes aux parents.
Elle précise que les enseignants s’engagent à fournir sur les bulletins, comme d’habitude, des appréciations claires et précises permettant aux parents de savoir où en sont leurs enfants.
Madame C*** réaffirme que si on reçoit des parents pour raison de discipline, et qu’on fait appel aux professeurs pour obtenir les notes, la réponse des collègues peut n’être pas immédiate : cela s’est produit une fois.
Monsieur V*** précise que c’est pénalisant pour lui au quotidien.
Monsieur L*** réplique que l'arrêt pur et simple des notes a été une demande des parents il y a peu… donc les notes ne sont pas si importantes…


Envoyé par Tohut Bahut – académie de Bordeaux


Compte-rendu de la réunion Tohubahut du mercredi 18 novembre 2015

 

24 personnes présentes : 9 collèges et un lycée représentés (Anne Frank, Saint Astier, Chamiers, Bertran-de-Born (collège et lycée), Montaigne, La Roche Beaulieu, Mussidan, Tocane, Brantôme), 1 collègue du CIO .

Bilan des actions menées :

 

  • Référendum :

Mussidan a organisé un vote à bulletin secret avec une liste d'émargement. Professeurs, vie scolaire, AVS ont voté : 40 personnes se sont prononcées contre la réforme et 4 personnes se sont abstenues. Lundi, certains professeurs rencontrent les journalistes et des tracts ont été ou vont être distribués pour informer les parents.

 

  • Attitude pendant les conseils pédagogiques  :

 

Certains conseils pédagogiques ont déjà eu lieu en présence ou non d'un ou de plusieurs IPR. Deux positions y ont été adoptées :

- le silence (Anne Frank, Clos Chassaing avec la lecture d'un texte au début de réunion)

- l'accumulation de questions (Saint Astier, Montaigne, Brantôme)

A l'issue de ces conseils, il semblerait que le silence ait déstabilisé les intervenants et qu'ils préfèrent le dialogue. Les collègues qui ont posé des questions ont fait remarquer qu'il semblait plus intéressant d'attaquer les fondements idéologiques sur lesquels repose la réforme et de montrer qu'elle remet en cause nos conditions de travail, plutôt que de discuter sur les EPI pour lesquels les réponses sont déjà prêtes. (Ex : Le fait de prendre sur nos horaires disciplinaires pour mettre en place les EPI diminue ces mêmes horaires pour faire le programme. - Mais non, vous traiterez vos programmes de manière innovante à l'intérieur des EPI.)

A La Roche Beaulieu, le conseil pédagogique aura lieu en présence d'un petit comité qui contient peu d'opposants à la réforme alors que la moitié des collègues s'est prononcée contre la réforme.

A Bertran-de-Born, le conseil pédagogique a lieu lundi 23/11. Les collègues ont choisi le silence.

Mussidan et Chamiers envisagent de lire un texte, mais n'ont pas encore décidé d'une attitude commune. Toutefois, les collègues de Mussidan ne fourniront aucun tableau des projets actuellement menés afin que ces derniers ne soient pas transformés en EPI.

 

  • Rétention informatique des notes :

 

Cette mesure continue de ne pas faire l'unanimité à cause des éventuels risques encourus à ne pas avoir de moyennes sur les bulletins. Un décret de 1994 stipule que les notes sont indissociables de nos tâches. Un autre de 2001 semble dissocier appréciations et moyennes. A priori, on ne peut pas nous reprocher de ne pas noter, puisque nous mettons les notes sur les copies. Le chef d'établissement pourrait toutefois demander au rectorat qu'un trentième nous soit retiré par journée de retard. Cette décision pourrait alors être attaquée au tribunal administratif. Plusieurs recours auraient déjà fait jurisprudence.

Anne Frank et Bertran-de Born maintiennent la rétention informatique des notes : pour l'édition des bulletins du 1er trimestre, les collègues ne rentrent que les appréciations, mais pas les notes. Il n'y aura donc pas de moyennes dans certaines disciplines sur les bulletins ; ces moyennes seront toutefois données oralement aux élèves. A Bertran-de-Born, 52 collègues de la cité scolaire dont 6 professeurs de prépa se sont prononcés favorables à cette mesure. Ils rentreront toutefois les notes pour les Terminales. A Anne Frank, quelques collègues rentreront les notes, mais ils sont minoritaires.

Saint Astier et Tocane n'ont pas rentré de notes pour le moment, ils doivent en discuter de nouveau afin de décider ou pas de poursuivre la rétention informatique des notes pour les bulletins du 1er trimestre.

En revanche, La Roche Beaulieu, Montaigne, Chamiers et Brantôme rentreront les notes.

 

 

Bilan des actions à venir :

 

  • Carte au président

 

  • Attitude commune pendant les formations disciplinaires :

 

Ne pas se rendre à la formation équivaut au retrait d'un trentième sur notre paye. Par ailleurs, il semble important de savoir ce qui va se dire et se faire pendant ces formations avec les collègues favorables à la réforme. Plusieurs pistes ont été évoquées : le silence, le refus de se mettre au travail, de discuter, la réponse « je ne comprends pas ce que vous me demandez. Je n'ai pas d'idée. ». Il est également envisagé de ne pas donner son nom ou de donner uniquement son numen, s'il y a un tour de table, et de signer pour tout le monde. Il est possible de porter un T-shirt « hostile, rebelle, irréductible » ou de poser un chevalet « Je suis contre la réforme. »

En tout cas, tout le monde s'accorde à dire qu'il ne faut fournir aucune trace écrite, même si nous échangeons, et ne remplir aucune fiche préparatoire à un EPI.

La même attitude peut être adoptée pendant les conseils école/collège où il sera question de réfléchir sur les programmes et de se mettre d'accord sur les points étudiés dans telle ou telle classe au cycle 3. L'argument à avancer est l'incohérence à mener cette réflexion avant toute formation sur les programmes.

 

  • Délégation devant la permanence de Pascal Deguilhem :

Anne Frank a envoyé des lettres à Mme L***, MM. D***, P*** et C*** pour les informer que les enseignants de ce collège ne voteraient pas pour eux aux élections régionales. A ce jour, ils n'ont eu aucune réponse à ces courriers. Saint Astier, Mussidan, Bertran-de-Born ont, eux aussi, rédigé une lettre destinée aux élus PS et signée par un maximum de collègues. Il a donc été décidé d'apporter ces lettres directement à la permanence de M. D*** et ce en présence de la presse locale. La date du 02/12 a été envisagée, mais elle reste à confirmer en fonction de la présence de M. D*** dans les lieux.

 

  • Intervention pendant une réunion publique :

 

De nombreuses réunions publiques vont être organisées en vue de ces mêmes élections régionales. Les collègues ont décidé d'y participer et surtout d'y intervenir pour poser des questions aux candidats. Les dates seront communiquées le plus rapidement possible afin que nous puissions nous répartir dans ces réunions. Cette action sera, elle aussi, médiatisée.



Au collège de Saint Astier, nous nous sommes réunis enheure syndicale aujourd'hui, jeudi12 novembre.

Voici les quatre points évoqués :

1) La rétention des notes : Il a été décidé que nous maintenions cette rétention pour le premier trimestre. Nous renseignerons le bulletin par une appréciation comme nous le
faisions habituellement. Nous communiquerons oralement la moyenne aux élèves et aux
parents lors de la réunion parents professeurs.

2) Notre chef a prévu des conseils d'enseignement pour faire le point avec chaque équipe :
nous nous y rendrons en lui précisant que nous ne souhaitons pas participer à l'élaboration
d’EPI.

 

3) Le conseil pédagogique prévu mardi 17 novembre : nous comptons demander aux IPR
présents un exposé explicatif sur la réforme. Nous choisissons l'option qui consiste à
multiplier les questions afin de soulever les problèmes.

4) Nous avons décidé d'envoyer une lettre aux candidats socialistes pour leur signifier notre
refus de voter pour eux aux prochaines élections.

 Enfin, nous comptons sur la réunion de TohuBahut, mercredi 18 novembre pour faire le
point avec les autres collèges et définir des démarches communes.

  • Après Anne Frank et Montaigne, l' IPR de SVT est venu  à Clos -Chassaing dans l'intention de nous présenter son diaporama et notre principal avait dans l'idée de nous mettre en ateliers en même temps .

Mardi à l'heure syndicale nous avions décidé le silence total et à l'arrivée de l'IPR la lecture d'un texte. Nous nous sommes levés à la lecture du texte puis rassis dans un silence parfait. Ce soir il n'y avait que deux collègues pour la réforme sur une trentaine de profs. 

 La séance n'a duré que de 17h35 à 18h après quoi le principal a levé la séance en disant à l'IPR que le diaporama sur les EPI et l'AP ne serait pas utile .

Je conseille aux collègues de Laure Gatet et de Bertran de Born cette tactique de déstabilisation particulièrement efficace déjà testée à Anne Frank lundi soir.

Les formations disciplinaires s'annoncent; pourquoi ne pas adopter la même tactique? Refuser de se mettre en ateliers, refuser de faire des fiches qui seront réutilisées par les IPR pour mettre en place cette réforme que nous ne voulons pas.

Tenez-nous au courant de vos stratégies.