LA PRIMARISATION DU COLLÈGE
Avec le soutien de l'UNSA, du SGEN-Cfdt, du SNALC et des syndicats de la FSU, le décret publié le 28 juillet 2013 réorganise les cycles d’enseignement à l’école et au collège en créant notamment un « cycle de consolidation » regroupant les classes de CM1, CM2 et ... 6e. Désormais, les éléments des apprentissages fondamentaux qui ne seront pas acquis à l’école primaire seront enseignés ou repris au collège. Par qui, comment et avec quelle formation ? Cette mesure en annonce donc bien d’autres. Le décret instaure également des équipes pédagogiques et des conseils de cycle communs aux personnels des écoles et des collèges. Et pour bien enfoncer le clou, un autre décret, en projet, instaure un autre conseil commun école/collège, visant à favoriser l’acquisition du socle commun.
CONTINUUM BAC-3/BAC+3
Une circulaire ministérielle publiée le 25 juillet 2013 organise le regroupement progressif des 3 classes des lycées (bac-3) et des 3 premiers niveaux de l’enseignement supérieur (bac+3). Elle transpose dans l’enseignement supérieur le tutorat, l'accompagnement personnalisé et les passerelles mises en place dans les lycées par les ministres DARCOS et CHATEL.
En fait, ces dispositifs visent à adapter l’enseignement supérieur aux « nouveaux profils des lycéens » c’est-à-dire à secondariser l’enseignement supérieur.
PREMIÈRE ANALYSE DU SNCL-FAEN
Cette restructuration du système éducatif traduit un double renoncement du gouvernement. Renoncement à donner à tous les élèves, dès l’école, la maîtrise des apprentissages fondamentaux. Renoncement à élever le niveau réel des bacheliers pour le rapprocher des exigences actuelles de l’enseignement supérieur. Ce double renoncement s’accompagne logiquement d’un abaissement des exigences au collège comme dans l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, la constitution d’un cursus continu de 6 ans (bac-3/bac+3) aura de graves conséquences sur le rôle et donc les modalités de passage du bac qui ne constituera plus alors qu’un simple bilan d’étape placé au milieu de ce cursus de 6 ans.
Enfin, la constitution d’un bloc école/collège d’une part et d’un bloc lycées/enseignement supérieur d’autre part conduira mécaniquement à l’éclatement du second degré. Avec des conséquences redoutables sur les statuts et les obligations de service des professeurs.
Contrairement à de nombreux syndicats, le SNCL et sa fédération, le SNCL-FAEN, refusent cette logique qui méconnait la réalité du corps professoral. Oui, l’Ecole a besoin de réformes, mais de réformes ambitieuses permettant d’élever le niveau des élèves. L’Ecole de la République ne peut être celle du renoncement et de l’abaissement des exigences.