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COLLÈGES : la situation sanitaire met en danger les personnels

COLLÈGES : la situation sanitaire met en danger les personnels - SNCL

Après presque deux ans de pandémie, et au début d’une cinquième vague annoncée comme très inquiétante, une immense lassitude s’abat sur la communauté éducative, en particulier les enseignants.

 Nombre d’entre eux flirtent avec l’épuisement, le burn–out.

   Constatant que ce qui avait été annoncé comme provisoire dans de nombreux établissements est en train de s’installer dans la durée, face à des mesures insupportables au-delà de quelques semaines, nos collègues arrivent à la limite de leurs possibilités physiques et psychologiques Tout le monde avait accepté de croire que la fin serait rapide mais nombreux sont les enseignants qui ne savent plus vers qui se tourner pour crier leur désarroi. Beaucoup doivent encore cette année subir les conséquences d’un plan sanitaire mal compris ou mal mis en place par les directions et comme d’habitude, le collège demeure le maillon faible !

Plusieurs collègues nous ont alertés sur cette mauvaise interprétation des textes sur le plan sanitaire.

 

Tour d’horizon d’un premier trimestre bien difficile…

 

Il manque (encore et toujours) du personnel dans les collèges

   Avant tout, en cette période de montée en flèche du virus, les équipes n’ont pu que constater de nombreuses carences tant au niveau des équipes médico-sociales qu’au niveau des enseignants.

Dans un premier temps, force est de constater que le personnel scolaire tant médico-social qu’enseignant a vu ses rangs se clairsemer à la rentrée des vacances d’automne.
De plus, en première ligne face au virus, les enseignants n’ont pas été épargnés. Atteints eux-mêmes, cas contact ou personnes à risques, à nouveau ils ne sont plus face aux élèves pour certains et, ce qui est plus grave encore, ne peuvent pas être remplacés faute de TZR (n’oublions pas les nombreuses fermetures de postes de TZR !) et de contractuels souvent « remerciés » à la dernière rentrée de peur d’avoir à la CDIser.

 

Il en va de même pour les infirmiers, les médecins scolaires et les assistants sociaux dont un grand nombre manque à l’appel, pour certains d’entre eux d’ailleurs depuis le début de l’année, suite à des mutations sans remplacement. Un comble, quand on sait le rôle primordial que doivent jouer ces personnels dans la prévention et l’identification des cas covid !

 

Une organisation interne des établissements insoutenable

   Mais ce n’est pas tout ! Alors que décembre approche, on dénombre encore de nombreux collèges qui entament leur seconde année de fonctionnement sous une organisation « une classe/une salle».

Zèle de certains personnels de direction ou anticipation de crainte de ne pouvoir faire face à une situation de crise ? Toujours est-il que ces derniers ne sont pas conscients des conséquences de cette organisation. Les élèves deviennent rapidement « propriétaires » de « leur » salle de classe, se l’approprient et voient les enseignants qui défilent comme des intrus.
Se crée alors un sentiment étrange où l’élève devient le « seigneur de ces lieux » et l’enseignant le pauvre paysan qui vient déposer son obole « pédagogique » qui n’intéresse plus personne. L’autorité des enseignants en pâtit sérieusement. Suite au plan de classes inévitablement fixe, les élèves sont continuellement assis à côté des mêmes camarades et arrive alors une dérive fusionnelle du groupe : ceux-ci s’emparent du pouvoir face à l’enseignant.

 Et que penser des élèves qui passent des semaines à côté d’un élève perturbateur, agité voire violent. Et surtout qui endosse la responsabilité des quelques minutes pendant lesquels le premier enseignant quitte la salle et le suivant arrive, minutes où les élèves sont laissés sans aucune surveillance et pendant lesquelles tout peut arriver ?

Même du point de vue sanitaire, il devient difficile de faire respecter les gestes barrières, l’aération entre autres. L’enseignant peut faire ouvrir les fenêtres à son départ, elles seront refermées dès qu’il aura tourné les talons…

Et pour nos collègues, ce rythme infernal entraîne une explosion de problèmes physiologiques : troubles musculosquelettiques, problèmes d’articulation, et même difficultés pour se rendre aux toilettes, les pauses étant mathématiquement réduites.

 

Les agents techniques territoriaux au bout du rouleau…

Autre groupe de personnel à bout, les agents d’entretien chargés de nettoyer et désinfecter (désormais plusieurs fois par jour) les collèges sont devenus, en bout de chaîne, ceux sur qui repose la désinfection des locaux. Malgré des tâches quotidiennes presque triplées, les équipes n’ont reçu pour ainsi dire aucun renfort. Cette situation, si elle pouvait être supportée quelques semaines, dure malheureusement, elle aussi, depuis des mois… Pour certains établissements, on a choisi de renoncer au protocole, les collèges sont nettoyés comme auparavant, faute de moyens humains. Aucun des équipements promis n’a été fourni, du plus simple : poubelles qui ferment (pour jeter les masques), au plus élaboré tels les capteurs de CO2 pourtant promis par certaines régions. Même les auto-tests covid ou les masques font défaut et ne sont plus fournis…

 

Le SNCL alerte les responsables et demande audience au ministère et à la DGRH sur cette problématique : il exige que les moyens nécessaires soient déployés de toute urgence pour réassurer la sécurité sanitaire des personnels et stopper l’essor des pathologies nouvelles constatés.