MOTION SPECIALE
Accompagnants Elèves en Situation de Handicap 2021
Un état des lieux inquiétant :
Les actions de grève d’avril et juin 2021 ont mobilisé le SNCL pour exiger la satisfaction de revendications légitimes exprimées par les AESH (Accompagnants Elèves en Situation de Handicap). Membre de l’intersyndicale nationale et signataire de ses communiqués, le SNCL a alerté, y compris via un grand nombre de médias, de la situation inquiétante dans laquelle se trouvent ces personnels et auxquels, malgré nos multiples appels aux responsables de l’Éducation nationale (DASEN, recteurs, ministre) et aux préfets, aucune réponse sérieuse n’a été proposée pour régler de manière satisfaisante leur situation de plus en plus dégradée.
L’Institution, du fait de son indifférence vis-à-vis des revendications légitimes des AESH qui constituent de fait désormais plus d’un dixième de l’effectif de notre ministère, entérine leur précarité. Employés sous contrat le plus souvent courts voire très courts, les AESH ne sont pas reconnus et voient les conditions de l’exercice de leur travail auprès des élèves en situation de handicap se détériorer.
Depuis l’instauration du PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), l’exercice de leurs missions s’est encore sérieusement compliqué, avec des répercussions négatives inévitables sur les élèves pris en charge.
Le SNCL s’engage contre la précarité des collègues et contre le PIAL :
Le SNCL dénonce :
- la détérioration des conditions de travail des AESH depuis l’instauration des PIAL,
- leurs prises de fonction effectuées parfois sans contrat de travail,
- le non-renouvellement des contrats de personnels pourtant bien notés,
- le retard inadmissible de paiement des salaires des AESH,
- le refus de la prise en compte de l’ancienneté des AESH lors de la requalification ou de la prolongation de leur contrat.
Le SNCL exige :
- l’abandon de l’organisation par PIAL et de la mutualisation des moyens inhérente à ce fonctionnement,
- la reconnaissance du métier des AESH par la création d’un véritable statut pour ces derniers,
- la prise en compte de l’ancienneté des AESH lors de la requalification de leur contrat,
- la garantie d’un statut d’AESH titulaire de la Fonction publique à temps complet,
- l’augmentation significative des salaires des AESH, non seulement pour lutter contre leur précarité mais aussi pour leur assurer à long terme une pension de retraite décente,
- la régularisation de l’application de la grille d’avancement 2018, qui doit être réalisée avant la rentrée de septembre 2021. Ainsi, au premier de ce mois, l’application de la nouvelle grille pourra être étendue,
- qu’une distinction soit faite entre entretien professionnel et avancement indiciaire, ce dernier devant se dérouler de façon automatique avec l’ancienneté acquise progressivement par l’agent,
- la généralisation de l’octroi de l’indemnité compensatoire CSG pour tous ces
personnels, et sa mise en paiement sans délais.
Le SNCL demande en outre que soit reconnue l’impossibilité pour les AESH de prendre à leur charge et en inclusion dans les classes le suivi de la totalité des profils d’élèves en situation de handicap. Certains de ces profils exigent des structures et réseaux d’accueil spécialisés qui doivent être rétablis, les AESH pouvant être appelés, s’ils le souhaitent, à travailler partiellement ou totalement au sein de ces structures plutôt qu’en inclusion en classe.
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Grenelle de l’éducation : une mascarade aussi pour les AESH
À l’annonce du Grenelle de l’éducation de mai 2021, il a été présenté comme une nouveauté un ensemble de mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat des AESH :
- Prestations sociales : SIRIAS (Section Régionale Interministérielle Action Sociale) et CESU (Chèque Emploi Service Universel)
En vérité, ces dispositifs existaient déjà, et ce n’est qu’une des déceptions de cette pseudo revalorisation dont la forme définitive doit être produite en juillet prochain, avec un budget global de 40 à 70 millions d’euros… soit entre 28 et 49 euros de gain potentiel mensuel par agent ! Et il n’est même pas certain que ces montants soient nets de charges…
Le SNCL dénonce la poudre aux yeux du Grenelle de l’Education qui, comme pour les autres agents de l’Éducation nationale, s’apparente plus à du mépris qu’à une réelle considération.
Un statut clair, une grille indiciaire décente et une prise en compte progressive de l’expérience dans un parcours de carrière au sein de la Fonction publique sont les seules réponses à la hauteur de l’enjeu moral et financier que constitue la reconnaissance des AESH au sein de notre ministère.
Motion validée par le Conseil National du SNCL, sur une proposition élaborée en juin 2021 par Khalida BOULIL, Conseillère technique AESH auprès du Bureau National.