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Coup de projecteur sur la situation en Outremer

Coup de projecteur sur la situation en Outremer - SNCL

Suite aux annonces tronquées de création de postes en Outremer, et à l’affichage des « groupes de niveau » pour pallier les résultats catastrophiques en mathématiques et en français, nous sommes CHOQUÉS et nous voulons le faire SAVOIR !

La situation est en effet plus qu’inquiétante, comme l’a révélé l’annonce le 13 novembre dernier des résultats des évaluations nationales, réalisées en septembre, pour les élèves de CP, CE1, CM1, sixième et quatrième sur des compétences en français et en maths, avec des résultats peu glorieux pour nos élèves. Elle aurait mérité de vraies créations de postes et une meilleure prise en compte des réalités sociales des populations concernées.

CHOQUÉS nous sommes, premièrement car contrairement à la déclaration de l'ex-ministre Gabriel Attal, je cite : « un tiers des créations de postes au titre des groupes de niveau bénéficieront aux académies ultra-marines – Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion ». Seules la Guyane, Mayotte et La Réunion ont bénéficié de créations du fait des flux migratoires importants et incontrôlés qui constituent une pression démographique sur ces territoires.

En Guadeloupe 107 suppressions seront effectives à la rentrée 2024 et 115 en Martinique.               

CHOQUÉS nous sommes, par les mesures insuffisantes du « choc des savoirs » face aux résultats de l’évaluation nationale : en français. La Guadeloupe arrive en 30ème position (sur 33) avec 239 points. La Martinique se classe juste devant, en 28ème position, avec 245 points alors que la moyenne nationale est de 256 points.

En mathématiques, notons amèrement que : la Martinique et la Guadeloupe se retrouvent en 29ème et 20ème positions avec respectivement 232 et 228 points alors que la moyenne nationale est de 254 points. L’académie de Paris est en tête, les établissements ultramarins sont eux, au bas du classement.

Alors on vous fait SAVOIR que : le SNCL section Guadeloupe, reçu par la rectrice de l’académie pour faire état des moyens délégués aux établissements scolaires du 1er et 2nd degrés pour la rentrée 2024, s’est vu justifier 52 nouvelles suppressions dans le 1er degré et 57 au 2nd degré, par le sempiternel prétexte : la baisse des effectifs.

Alors on vous fait SAVOIR que : la rectrice a déroulé les principes du « choc des savoirs » qui prévoit en collège une refonte de la grille horaire en 6è passant de 26 heures d’enseignement hebdomadaire à 25 heures ! De même, trois groupes de niveaux seront proposés en 6ème et 5ème, à savoir un groupe de 15 élèves en difficulté et les autres pouvant compter de 26 à 30.

Alors on lui a fait SAVOIR que nous dénoncions le fait qu’aucun moyen supplémentaire n’avait été dégagé pour mettre en place cet accompagnement mais qu’il s’agissait d’un redéploiement de moyens existants puisque l’heure de soutien en maths et en français en 6è a été sacrifiée à cet effet. Ces groupes de 26 à 30 élèves correspondaient à des effectifs de classe entière.

Alors on lui a fait SAVOIR ce qu’elle fait mine de ne pas connaitre :  le taux élevé de familles classées en CSP moins, largement supérieur à la moyenne nationale, et les 1 200 élèves sortant du système sans diplôme ni qualification chaque année. Nous avons exprimé nos doutes quant aux moyens mis en œuvre pour accompagner ces enfants en difficulté vu leur nombre et les lacunes constatées par ces mêmes évaluations.

La section académique a fait ressortir les difficultés de mise en œuvre de ces groupes qui, de l’aveu même des chefs d’établissements faute de moyens, sera un vrai casse-tête car les moyens en termes de professeurs restent inchangés voire sont supprimés !

Pour toutes ces raisons, dans tous les établissements nous invitons nos collègues à refuser ces suppressions proposées dans les DHG. Dans ce cadre notre section académique a appelé à la grève en intersyndicale le 1er février.

Enfin, le SNCL section Guadeloupe, sans remettre en cause le caractère national des mutations INTER, a tenu à interpeller la rectrice sur un paramètre cynique et irréversible que notre syndicat dénonce depuis longtemps : quand 30 % d’une classe d’âge de jeunes professeurs néo titulaires est systématiquement chaque année mutée dans l’hexagone, pendant des années, il ne faut pas avoir fait Sciences PO ou l’ENA pour comprendre que leur descendance manquera à l’appel sur les bancs de nos écoles, collèges et lycées ! Cet élément à lui seul ne réglera pas la baisse des effectifs dans nos contrées mais y contribuera en même temps que l’exode des jeunes en quête de travail fuyant le chômage et la pauvreté.

Nous avons mené et menons toujours ce combat légitime pour faciliter le maintien de tous les néo-titulaires qui le souhaitent dans nos académies.

Maintenant au vu du temps qu’il fait dans les hautes sphères, LE COMBAT POUR LA DÉFENSE DE L’ÉCOLE PUBLIQUE est une impérieuse nécessité surtout dans un pays avec 35 % des jeunes au chômage, une pauvreté galopante, où peu de nos concitoyens n’osent rêver d’une autre école.

Avec le SNCL, nous devons continuer à exiger des conditions correctes d’exercice et aussi combattre l’injustice partout où elle se manifeste !