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PRESIDENTIELLES 2022 : échanges avec les équipes de campagne- EELV Yannick Jadot

PRESIDENTIELLES 2022 : échanges avec les équipes de campagne- EELV Yannick Jadot - SNCL

Dans le cadre des élections présidentielles à venir, les adhérents du SNCL ont pu découvrir le résultat de nos échanges bilatéraux avec plusieurs équipes de campagne dans notre dernier Bulletin national... 

(n°625, page 17 : Elections présidentielles 2022, un avenir pour l’Education nationale ?).

Comme promis, nous continuons de partager avec vous ici la synthèse des échanges ayant eu lieu après la date de parution du bulletin.

Aujourd’hui c’est au tour de Yannick Jadot et d’Europe Ecologie Les Verts. Le SNCL a pu échanger longuement avec deux responsables éducation de l’équipe de campagne : M. François Thiollet (professeur d’histoire-géographie, membre du conseil fédéral et trésorier national du parti EELV) et Mme Djehanne Gani, déléguée éducation de Yannick Jadot.

2017-2022 : le bilan selon EELV

Pour les représentants écologistes, les cinq années de gouvernance Blanquer s’apparentent à une véritable O.P.A sur l’éducation. Prétendant au départ remettre au cœur de l’action les enjeux pédagogiques, le ministère a finalement sombré dans un pilotage centralisé et autoritaire, ponctué de réformes brutales appuyées sur des approches pseudo-scientifiques plus que discutables. Les professeurs en sortent perdus, et plus encore leurs élèves. De nombreux collègues aspirent désormais au changement.

Être élus, pour quel mandat ?

Pour autant, il ne s’agit pas de faire complètement marche arrière : au lycée selon EELV, une réforme du baccalauréat était nécessaire, et les représentants écologistes plaident pour le maintien d’une part de contrôle continu. Ils ne croient pas à la pseudo-égalité de l'ancienne formule du Bac. Ils souhaitent mettre en place une coopération renforcée des équipes : amener les professeurs à travailler ensemble à l'échelle du bassin et intégrer la coopération entre élèves dans l’évaluation.

Au collège, ils souhaitent une ouverture à tous les savoirs, y compris les plus pratiques. Ils restent attachés à l’idée du collège unique et souhaiteraient que les familles puissent être associées dans le choix des programmes. L’école doit aussi s’ouvrir sur la proximité, selon eux, en se tournant vers les artisans locaux et les associations.

La reconnaissance du métier d'enseignant est une priorité pour Yannick Jadot : celui-ci promet une revalorisation moyenne d’environ 20% pour les débuts et milieux de carrière.

L’équipe de campagne se montre également très engagée sur la question de l’inclusion, souhaitant l'école la plus inclusive possible. Pour eux, les enseignants doivent être formés aux questions sociales et cognitives. Les AESH doivent être intégrés dans la fonction publique. La disparité de moyen des différentes régions et collectivités appelle une péréquation par l'Etat. Il faut également revoir la participation des établissements privés aux frais de fonctionnement.

 

CE QU’EN PENSE LE SNCL :

Le SNCL est attaché au caractère anonyme et aux épreuves nationales du baccalauréat historique. Contrairement à l’équipe de campagne EELV, nous croyons à son équité. Si une part de contrôle continu reste acceptable dans une nouvelle formule, celle-ci doit être réduite et circonscrite, faute de quoi le lycée se transformera peu à peu en bac permanent et à la carte.

L’indépendance des programmes est une question sensible remise en avant par l’actualité : le SNCL rappelle que les fonctionnaires sont au service de l’Etat, et non de telle ou telle doctrine gouvernementale. Les programmes doivent en conséquence être élaborés en dehors de toute pression ou de toute ingérence. Pour nous, ce n’est pas la place des familles d’intervenir à ce niveau. De même, le localisme est une boite de Pandore qui pourrait faire courir de nombreux risques à notre éducation, en ouvrant la porte aux influences locales, ou aux sponsors.

Encourager les savoirs pratiques utiles pour l’épanouissement quotidien des jeunes citoyens est une idée respectable, mais comment la concilier avec celle du collège unique ? Pour le SNCL, au contraire, le collège unique a fait la démonstration de son échec. Notre syndicat continue de plaider pour un retour à la diversité des parcours dès la 4e, avec le droit à l’essai et à la découverte professionnelle renforcée pour les élèves qui y aspirent.

Concernant la revalorisation des enseignants, le SNCL prend acte d’une mesure très attendue et à la fois plus réaliste que les propositions du Parti Socialiste, mais aussi plus cohérente en privilégiant les débuts et milieu de carrière, moyen de lutter contre la désaffection de nos métiers chez les jeunes à l’heure actuelle.

Enfin, concernant l’inclusion, le SNCL rappelle que, pour lui, celle-ci a ses limites : toute inclusion ne doit se faire que dans un contexte favorable préalablement établi, tandis que des centres spécialisés doivent continuer d’exister à la fois pour accueillir les élèves handicapés avant leur inclusion, mais aussi pendant ou après en cas de besoin, tout en offrant une alternative aux enfants ne pouvant absolument pas entrer avec profit dans les apprentissages scolaires.

Rendez-vous au prochain candidat !